Les progrès de la recherche
Retours sur le congrès de l'ASCO 2023 : de nouvelles avancées sources d'espoir
Le congrès de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology), qui a lieu chaque année, s’est tenu du 2 au 6 juin 2023 à Chicago aux Etats-Unis. Comme tous les ans, il a été le lieu de riches échanges entre les plus éminents experts du cancer du sein au monde.
Les présentations des chercheurs travaillant aux quatre coins du globe ont en effet livré leur lot de résultats aussi percutants qu’engageants, renforçant la détermination à poursuivre les recherches sur le cancer du sein. Zoom sur des avancées marquantes concernant trois aspects essentiels de la prise en charge de ces cancers : les résistances aux traitements, les récidives, et les métastases.
1. Contourner les résistances : le bon médicament, au bon moment
Changer de médicaments en cours de traitement pour contourner les résistances ? Certainement, si tant est que le moment soit opportun. En ce sens, les résultats de l’essai clinique PADA-1 piloté par le Pr François-Clément Bidard - oncologue médical à l’Institut Curie à Paris et lauréat d’un Prix Ruban Rose Avenir en 2019 - montrent qu’un changement d’approche thérapeutique n’est bénéfique aux patientes que s’il intervient exactement lorsque ces résistances apparaissent.En fait, François-Clément Bidard et son équipe ont mis au point une méthode permettant de détecter l’apparition des résistances à certaines hormonothérapies de référence, appelées anti-aromatases, pour agir quand celles émergent. Ces données ouvrent ainsi de nouvelles perspectives dans la lutte contre les résistances aux traitements : mieux les déceler, pour mieux réagir.
2. Eviter les récidives : vers l'utilisation de thérapies en combinaison
Pour lutter contre les récidives, il est possible que la solution soit de combiner les thérapies. C’est en tous cas la conclusion de l’essai clinique NATALEE coordonné par le Pr Dennis Slamon - oncologue médical spécialiste du cancer du sein à l’hôpital UCLA Health à Los Angeles aux Etats-Unis. Avec son équipe, il a observé que l’administration du ribociclib, combinée à une hormonothérapie classique, était plus efficace pour éviter les rechutes que l’hormonothérapie utilisée seule.S’ils étaient confirmés, ces résultats pourraient conduire à une révision des procédures standards dans le but de diminuer le risque de récidive des cancers du sein hormonodépendants. Ils résonnent donc comme une perspective d’optimisme, quand on sait qu’aujourd’hui encore, les récidives concernent 15 à 20% des patientes.
3. Lutter contre les métastases : un nouveau type de traitement prometteur
Si les cancers du sein métastatiques représentent encore un défi thérapeutique, l’essai clinique TROPiCS-02 notamment mené par le Dr Sara Tolaney - oncologue médicale au Dana-Farber Cancer Institute à Boston aux Etats-Unis - a levé le voile sur une nouvelle molécule potentiellement plus efficace.Ce médicament, nommé « sacituzumab govitecan », reconnait spécifiquement les cellules métastatiques pour y libérer un composé toxique. Les médecins ont noté qu’il permettait de mieux contrôler la maladie qu’une chimiothérapie classique. Des observations encourageantes, qui font de lui une alternative porteuse d’espoir pour les patientes dont le cancer du sein a évolué au stade métastatique.
