Cancers du sein hormonodépendants, une piste pour contourner la résistance aux traitementsPlus de 80% des tumeurs malignes primaires du sein sont hormonodépendantes. C’est à dire que les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs aux hormones féminines, œstrogène et/ou progestérone, et que la production de celles-ci par le corps va stimuler la croissance de la tumeur. Le traitement des patientes présentant ce type de cancer du sein va donc consister à bloquer la signalisation médiée par ces hormones. En cas d’échec de l’hormonothérapie, le traitement s’oriente vers des inhibiteurs du cycle cellulaire (les inhibiteurs de CDK4/6), qui bloquent la prolifération cellulaire.
Il existe cependant une fréquente résistance à ces traitements. Identifier de nouvelles thérapies pour la contrer est donc crucial. Le Dr Elisabetta Marangoni et son équipe du laboratoire d’investigation préclinique à l’Institut Curie ont mis en évidence une vulnérabilité chez certains de ces cancers du sein résistants, sous la forme d’une forte dépendance à une modification métabolique bien précise, la phosphorylation oxydative mitochondriale (OXPHOS).
En étudiant une cohorte de 530 patientes suivies sur plus de 20 ans, la lauréate 2020 du Prix Ruban Rose Avenir a également déterminé que cette signature OXPHOS prédisait un mauvais pronostic. Grâce à des modèles murins de ces cancers du sein résistants, l’équipe a montré qu’un traitement par un inhibiteur de phosphorylation oxydative va fortement ralentir la croissance tumorale.
Ces travaux identifient donc une nouvelle cible thérapeutique prometteuse pour les patientes atteintes de cancers du sein métastatiques hormonodépendants résistant à l’hormonothérapie et aux inhibiteurs de CDK4/6.
El-Botty, R., Morriset, L., Montaudon, E. et al. Oxidative phosphorylation is a metabolic vulnerability of endocrine therapy and palbociclib resistant metastatic breast cancers. Nat Commun 14, 4221 (2023).
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